mercredi 29 août 2007

CORRESPONDANCES & "ENTRE - LIGNES"

Paris, le 29 mars 2005

A l’attention de Madame Anna GAVALDA


Editions Le dilettante
9-11, rue du Champ de l’Alouette
75013 Paris


Madame,

par la présente, je vous informe que je souhaiterais mettre en scène deux de vos nouvelles, intitulées « I.I.G. » et « Petites pratiques germanopratines ».

Ces deux textes seraient présentés par une ou deux comédiennes et seraient joués dans les bars ou dans des lieux plus publics (ex. : terrasses de café, rues).

Les représentations seraient gratuites et les comédiennes seraient rétribuées « au chapeau ».

Le budget de ce projet est très clair : l’envie de jouer.

Aussi, je vous serais reconnaissante de nous permettre de jouer vos textes, et pour cela de me céder à titre gracieux ou pour une somme symbolique vos droits d’auteur.

Il est bien évident que si des représentations dans un cadre « plus professionnel » devaient avoir lieu, par exemple au théâtre, je reviendrais vers vous pour régulariser la situation.

Dans l’attente de votre réponse, je vous remercie de votre écoute.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement ou pour une possible rencontre.

J’espère que nous pourrons donner vie à ces textes grâce à votre aide.

Passez une agréable journée.

Laurence

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J'ai téléphoné à l'éditeur.

"Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Elle a dit oui. De la confiture donnait aux cochons."

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Paris, le 11 septembre 2005

A l’attention de Madame Anna GAVALDA

Editions Le dilettante
9-11, rue du Champ de l’Alouette
75013 Paris


Madame,

Suite à notre premier échange épistolaire (avril 2005), je reviens vers vous pour vous informer de l’avancée de mon travail sur vos Nouvelles « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. »

Lors de mon entretien téléphonique avec votre éditeur, Monsieur Dominique Gaultier a émis une réflexion qui a orienté ce travail. Plutôt que de mettre en scène ces nouvelles pour des bars parisiens, pourquoi ne pas faire une création en vue d’une salle de théâtre ?

Aujourd’hui, trois dates me sont proposées à l’Espace Beaujon, 208, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris, les 6,8 et 9 décembre prochain.
Cet Espace est le Centre d’animation du 8ème arrondissement et sa salle de spectacle, 90 places, me permettrait de présenter pour la première fois la pièce que je souhaite créer à travers quatre de vos nouvelles.Vous trouverez un dossier ci-joint.

Je me suis permise de recontacter votre éditeur afin qu’il m’autorise à adapter et à représenter, à titre non exclusif bien sûr, le spectacle. A priori, il est d’accord et je lui envoie en même temps que vous un courrier de demande, ainsi qu’un dossier, dans ce sens.

Le lieu n’est pas prestigieux, mais j’espère ainsi amener des directeurs de salles de théâtre, à venir voir le spectacle. C’est également une occasion de rendre compte de l’efficacité ou non de la mise en scène que je souhaite mettre en place pour mettre en valeur vos textes et ces femmes-personnages que j’aime particulièrement.

Je voulais simplement vous informer de tout cela. Un courrier semblable est envoyé à votre éditeur.

Merci de votre écoute et au plaisir de servir vos Nouvelles avec justesse.

Laurence

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Paris, le 11 septembre 2005


A l’attention de Monsieur Dominique Gaultier

Editions Le dilettante
9-11, rue du Champ de l’Alouette
75013 Paris

Monsieur,

Suite à notre entretien téléphonique ce jeudi 8 septembre 2005, je reviens vers vous pour vous informer de l’avancée de mon travail sur les Nouvelles d’Anna Gavalda :
« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. »

Aujourd’hui, comme je vous le disais par téléphone, trois dates me sont proposées à l’Espace Beaujon, 208, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris, les 6,8 et 9 décembre prochain.

Cet Espace est le Centre d’animation du 8ème arrondissement et sa salle de spectacle, 90 places, me permettrait de présenter pour la première fois la pièce que je souhaite créer à travers quatre de ses nouvelles. Cet Espace Beaujon prend 40 % des recettes sur les trois représentations. Vous trouverez un dossier ci-joint sur la mise en scène.

Le lieu n’est certes pas prestigieux, mais j’espère ainsi amener des directeurs de salles de théâtre, à venir voir le spectacle. C’est également une occasion de rendre compte de l’efficacité ou non de la mise en scène que je souhaite mettre en place pour mettre en valeur les textes et ces femmes-personnages que j’aime particulièrement.

C’est la raison pour laquelle je vous demande de bien vouloir m’autoriser, à titre non exclusif bien sûr, à représenter et à adapter théâtralement, quatre de ces Nouvelles dans un spectacle intitulé « Entre » d’après quatre des Nouvelles d’Anna Gavalda « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part ». Vous trouverez un dossier ci-joint.

Je reste à votre disposition pour la rédaction et la signature d’un contrat licence ou d’un contrat de concession de droit à titre onéreux au pourcentage de recettes sur ces trois premières dates. Est-ce qu’un pourcentage de 10 % sur la totalité des recettes, vous conviendrait-il ?

En espérant avoir la possibilité de trouver un lieu plus adéquat pour présenter ces textes que je souhaite défendre avec bonheur, je vous remercie de m’aider à les présenter dans ce premier lieu.

Laurence

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Mails pour la SACD (Société des Auteurs et Conpositeurs Dramatiques)























Un incendie, survenu le 23 septembre 2005 a endommagé l'Espace Beaujon. Annulation de 3 dates de représentations prévues fin 2005 et en attente de 3 ou 4 autres dates en 2006.














Après des mois de travaux et une nouvelle homologation sécurité attribuée en 2006, le lieu est à nouveau ouvert au public et la pièce est programmée pour octobre 2006.

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Message reçu sur Flashmail A : ....@sacd.fr De : laurence.cenedese@club-internet.fr Sujet : Laurence Cénédèse Date : 27/04/2006 17h31 pièces jointes : Visuel affiche 010606 copie.jpg; BANDEAU 010606 copie.jpg
Monsieur, vous trouverez ci-dessous et ci-joint des informations concernant la première "exposition" de mon travail auprès du public et peut-être de professionnels sur les 4 nouvelles d'Anna GAVALDA. La salle des fêtes de la Mairie du 17ème n'est pas un lieu idéal, car le plateau est surélevé et il convient mieux à des concerts, mais comme vous le savez déjà, je travaille seule et sans aide financière aucune, alors j'espère que Monsieur Dominique Gaultier ne m'en tiendra pas trop rigueur si il souhaite venir à cette "première" qui est loin du résultat final que je désire. Un travail de scénographie sera présenté à travers des dessins et/ou photographies voire même une maquette. Merci de m'informer du montant des droits que j'aurais à reverser. Si je fais passer un chapeau à la fin, comment cela se passe-t-il ? Cette présentation étant loin du résultat final, je ne sais pas si la présence de l'auteur est convenable. Maintenant je suis une profonde anxieuse... et je pense que son regard et à la hauteur des mots qu'elle écrit : sensible et juste. Je reste à votre disposition pour de plus amples informations. Merci de votre aide et passez une agréable journée. Laurence Cénédèse
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Paris, le 12 Décembre 2006

Madame Anna Gavalda


Madame,

Je vous remercie de me permettre de vous écrire directement.

Je voulais vous dire également que j’ai eu beaucoup de bonheur à mettre en scène vos nouvelles et que nous avons eu, les comédiennes et moi-même, beaucoup de bonheur à les jouer.

Depuis plus d’une semaine maintenant, j’ai reçu un courrier de la part de votre éditeur m’indiquant que je n’avais plus les droits d’exploitation pour 2007.

C’est une immense déception pour toute l’équipe, moi-même et le public qui continue à contacter la compagnie avec impatience et qui attendait que nous annoncions de nouvelles dates de représentation.

La captation est techniquement mauvaise. Elle ne donne pas l’impression de profondeur de scène. On voit à peine le cadre de scène et on ne se rend pas compte de la distance entre la scène et les spectateurs des derniers rangs. La lumière n’est pas bonne puisque j’ai fait avec le matériel qu’il y avait sur place, et que je ne pouvais louer du matériel supplémentaire.

En visionnant une captation à ce stade du travail, on peut croire que c’est le résultat définitif alors que ce n’est que le début du travail.

Le Comité de lecture du Théâtre du Rond-Point au visionnage de la même captation m’a conseillé de faire une captation plus éloignée, et à titre personnel un des membres de cette équipe artistique m’a dit « Foncez ! Gardez courage et battez-vous. Être singulier et original peut poser à un spectacle quelques soucis pour exister au début, mais continuez à y croire ! »

Malgré tout, cette captation m’a permise de rencontrer des directeurs de théâtre qui me proposent une programmation en co-réalisation dès janvier 2007. Avant eux j’ai dû refusé trois théâtres qui souhaitaient également nous programmer mais qui demandaient un minimum garanti que je ne peux pas payer pour l’instant. Ces directrices et directeurs de théâtres ont tous vu que c’est un spectacle prometteur, que l’énergie est bien là, que l’interprétation est bonne et que l’émotion est bien réelle et transmise avec beaucoup d’originalité à travers des textes qui sonnaient d’autant plus justes que l’espace scénique est intimiste, que le spectateur voit des jeunes comédiennes inconnues et que les textes sont ainsi mis en valeur et mieux entendus.

Il faut entre 30 et 40 dates pour qu’un spectacle, produit dans les conditions financières qui sont les miennes, puisse se parfaire.

Croyez que je suis perplexe devant ce qui arrive. D’un côté j’ai des spectateurs qui m’ont remercié et qui ont aimé mon travail. Les spectateurs ont passé une excellente soirée, ils l’ont écrit sur les rubans rouges, par lettres, et par mails.

D’un autre côté j’ai l’opinion de votre éditeur, qui est mon interlocuteur pour les droits de votre œuvre.

Ce qui m’étonne encore plus, c’est d’avoir lu le résumé de votre œuvre sur le site du Dilettante, il y a à peine deux jours. Il me semble que nous nous rejoignons sur un même point avec Monsieur Dominique Gaultier. Quand j’ai découvert vos textes j’ai tout de suite vu « la tragédie quotidienne » de vos personnages, une tragédie si familière, et c’est ce que j’ai mis en scène.

La personne qui a servi d’intermédiaire entre nous m’a même dit « Vous avez tout compris de l’univers d’Anna Gavalda. La deuxième et la troisième nouvelles sont exactement comment l’auteur ressent ces situations. Je vais lui dire qu’elle se précipite pour venir voir le spectacle. »

J’ai souhaité ardemment que vos personnages, « alors qu’ils tendent la main pour voir s’il goutte, et que leur paume rencontre du plomb fondu », toujours selon le résumé du Dilettante, rencontrent non plus du plomb mais des applaudissements et se sentent moins seuls, tout comme le spectateur-lecteur. Je vous assure que les spectateurs ont aimé vos personnages tels qu’ils ont été dévoilés et qu’une rencontre est née dans une grande simplicité d’échange entre eux : plus de cinq minutes d’applaudissement le 4ème soir devant une salle quasi-pleine.

Je peux comprendre que vous rejoignez ou non mon point de vue sur l’angle d’interprétation de vos textes, que j’ai choisi de montrer aux spectateurs. Je peux comprendre que mes choix ne vous ont pas convenu et je suis prête à étudier des « ajustements » que vous pourriez souhaiter. Rencontrons-nous ou parlons-en par téléphone si vous le souhaitez.

Merci de votre écoute.

Veuillez croire, Madame, à mes sincères salutations.

Laurence Cénédèse

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Les détails participent à une bonne histoire... Jetez un oeil au timbre.

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Paris, le 06 Février 2007


Monsieur Dominique GAULTIER
Editions Le Dilettante
19, rue Racine
75006 Paris

Monsieur,

J’ai bien noté que l’auteur et vous-même ne souhaitiez pas m’accorder l’autorisation d’exploiter et de représenter la pièce de théâtre « ENTRE » adaptée de quatre nouvelles extraites du recueil Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, au-delà du premier contrat que nous avions signé.

Ce contrat a expiré le 31 décembre 2006 et je me vois dans l’obligation de le respecter.

Cela est regrettable, pas tant pour moi-même, malgré un investissement humain et financier très conséquent, que pour le public qui m’a massivement témoigné un vif enthousiasme envers mon adaptation, ma mise en scène et l’interprétation des comédiennes.

« ENTRE » a permis à bon nombre de spectateurs de découvrir ou de redécouvrir l’œuvre de l’auteur, comme vous pourrez le lire dans certaines lettres de soutien que j’ai reçu.

J’espère que votre refus commun de ne pas me permettre de continuer d’exploiter mon travail, et ce au dépend même d’une programmation mensuelle prévue dès le 04 janvier 2007 au Théâtre Le Funambule, ne suscitera pas une incompréhension préjudiciable de la part du public ou des personnes qui entendaient s’engager à mes côtés.

Ce refus et « la décision de ne plus confier mes personnages à qui que ce soit » comme me l’écrit l’auteur dans sa dernière lettre me surprend d’autant que depuis le 15 janvier 2007 se joue au Théâtre de Poche de Genève, une adaptation de son roman "Je l’aimais" mise en scène par Madame Françoise Courvoisier.

J’ose penser que la culture est un bien commun.

C’est pourquoi, j’espère que vous saurez voir au travers des réactions des spectateurs de « ENTRE » votre intérêt ainsi que celui de l’auteur, au-delà du mien, pour que vous nous autorisiez à présenter notre travail au public qui sait parfois être plus sensible et plus intelligent que l’on ne croit.

Je laisse le soin à un autre auteur, de finir cette lettre : « Les sentiments éprouvés devant l’œuvre suffisent à la justifier » Oscar Wilde.

Bien cordialement,

Laurence Cénédèse

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Pas de réponse.

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Pas de réponse.

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